Retour sur l’AG de l’ANICAP des 24-25 juin 2024

L’assemblée générale de l’ANICAP se tenait les 24 et 25 juin à Rocamadour, dans le Lot.

Le premier jour était consacré à la visite du GAEC Ferme de Mordesson qui transforme à la ferme son lait de chèvre en Rocamadour AOP, vendu en direct et auprès de la coopérative Les Fermiers de Rocamadour. Après un moment convivial autour de la visite de la ville de Rocamadour, les participants se sont réunis pour saluer l’engagement de Jacky Salingardes, Franck Moreau et Sophie Espinosa pour la filière caprine.

Le lendemain, l’AG statutaire a accueilli les membres de l’ANICAP pour la présentation et validation des comptes 2023 et du prévisionnel 2024. Face à la montée en puissance de certains dossiers comme Bien-être animal, Environnement et l’augmentation des coûts de toutes les prestations notamment en raison de l’inflation, une réflexion sera à mener sur les grands équilibres du budget pour les années à venir.

A l’AG ouverte aux invités extérieurs, le rapport d’activité est présenté en format vidéo : vous pouvez visionner la vidéo ici. Le rapport écrit, disponible ici, a été remis aux participants.

Une présentation de la réorganisation des interprofessions caprines régionales a été faite. Celles-ci collaient jusqu’à présent à une logique de bassin laitier, mais depuis la réforme territoriale de 2014 les interlocuteurs des conseils régionaux poussaient de plus en plus pour coller au maillage administratif. Cette nouvelle donne doit permettre aux ANICAP régionaux de faciliter leurs relations avec les conseils régionaux et autres interlocuteurs locaux. Cette réorganisation était également l’occasion de créer une ANICAP Bretagne-Pays de la Loire, avec le développement marqué de la production caprine en Bretagne ces dernières années. Ce chantier important pour l’interprofession doit mener à un renforcement des liens entre l’ANICAP et les ANICAP régionales.

La conjoncture caprine a été présentée par Virginie Hervé Quartier (Institut de l’Elevage), en résumé :

  • L’Ipampa Lait de chèvre poursuit sa lente décrue, mais cela ne doit pas masquer le fait que les coûts de production restent à des niveaux très élevés, notamment avec toutes les charges non indicées (plus de 20% du coût de production) qui sont en augmentation. Les récoltes de fourrage ne sont pas de grande qualité, ce qui n’est pas de bon augure sur les coûts d’alimentation à venir.
  • L’approvisionnement des transformateurs est en léger retrait (-1,9%) sur les 4 premiers mois de l’année (versus 2023), seule la région Pays de la Loire présente une collecte en progression sur le début d’année 2024.
  • Les fabrications reprennent début 2024 (+3% sur les 4 premiers mois), sur toutes les catégories et surtout sur l’ultrafrais, est-ce le signe d’une reprise de la demande ?
  • La situation préoccupante en Espagne et aux Pays Bas a également été évoquée. Des quantités importantes de lait hollandais sont importées à bas coût en Espagne, déstabilisant ainsi la filière locale. La FNEC a pris la parole pour demander à chaque acteur de la filière d’agir en responsabilité dans le contexte actuel.

Idele a également présenté la conjoncture sur la filière caprine bio, actuellement victime de déconsommation à cause de l’inflation. L’équilibre de cette filière reste fragile et la variation du nombre d’éleveurs bio impacte rapidement l’adéquation entre l’offre et la demande.

Place enfin à la présentation sur les défis de consommation de la filière caprine, avec une présentation de Romain le Texier du CNIEL (interprofession du lait de vache).

Les points marquants sont :

  • Réussir à attendre la fin de l’inflation qui entraine une descente en gamme de consommation, malgré une bonne résistance des fromages caprins en consommation en volume.
  • Réussir à émerger dans une distribution fragmentée : les canaux de distribution comme le drive et les enseignes spécialisées gagnent des parts de marché.
  • Guider le choix des consommateurs dans la « jungle » des labels et mentions qui se sont multipliés ces dernières années, au point de perdre le consommateur.
  • Trouver sa place dans la cuisine, les fromages étant de plus en plus consommés en ingrédients, les innovations produits sont importantes pour trouver des relais de croissance.

En conclusion de l’AG, le président de l’ANICAP Mickaël Lamy a dans son discours rappelé son engagement pour continuer d’œuvrer pour une filière caprine durable, résiliente et créatrice de valeur. Il a également remercié Jacky Salingardes et Franck Moreau pour leur engagement au sein de l’ANICAP pendant plus d’une décennie, au service de toute la filière.

      

Pour plus d’informations, allez sur https://anicap.org/.

Rapport d'activité ANICAP 2023

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