Voyage d’étude aux Pays-Bas pour le CA de la FNEC

Le conseil d’administration de la FNEC est parti trois jours aux Pays-Bas pour un voyage d’études.
Ce voyage a permis de comparer les différences entre nos deux pays au niveau économiques, organisation de la filière, stratégies autour du prix du lait, conjoncture, mais également de se rendre compte des divers enjeux, parfois commun comme les enjeux environnementaux, avec la directive Natura 2000 par exemple, les enjeux liés à l’investissement, les enjeux sanitaires avec l’émergence rapide de la fièvre Q, le renouvellement des générations.

Mardi 9 septembre
Nous sommes allés rencontrer Jos Tolboom dans sa ferme de 900 chèvres. Nous l’avions déjà rencontré en 2023 lors de l’AG de la FNEC en 2023.
Jos est président de la section caprine de LTO, le syndicat agricole néerlandais, équivalant à la FNSEA. Il est la 5ème génération à travailler sur cette ferme qui était à l’origine constituée de bovins et de porcins. Il y a 25 ans, quand Jos s’est installé, il l’a transformé en exploitation caprine avec au début 600 chèvres. Il produit aujourd’hui 1 million de litre de lait pour 900 chèvres.
Dans la filière laitière, il existe une dizaine de collecteurs, collecteurs privés ou coopératives. Les trois plus importants sont Amalthéa, Hasnutria et Bettine.
Les discussions autour du prix sont interdites aux Pays-Bas. Il n’existe donc pas d’OP caprines comme en France, permettant de parler du prix du lait.
Au total, 450 millions de litres sont produits aux Pays-Bas pour une trentaine d’exploitation d’une moyenne de 1 000 chèvres. En 2027, plus de la moitié du lait sera collecté par les coopératives. Il n’existe pas de producteurs fermiers qui produisent leurs propres fromages.

Les coopératives ont créé et valorisent le programme « KwaliGeit », qui est l’équivalent du Code Mutuel en France. C’est donc un système d’assurance qualité de la chaîne développée par la NGZO (l’organisation néerlandaise des produits à base de lait de chèvre). Comme le code mutuel, le KwaliGeit garantit une sécurité alimentaire et une qualité de haut niveau des produits. Cela aide également les producteurs à fournir un lait de qualité.
Mercredi 10 septembre
Le 2ème jour du voyage d’études, nous avons rencontré toute la matinée Emiel Van Haaren, un trader dans le lait de chèvre, pour nous parler des flux d’export de lait néerlandais en Europe.
Emiel Van Haaren témoigne de son parcours d’éleveurs, l’engagement dans sa coopérative, la création de son entreprise Van Dick suite à la chute du prix du lait qui est passé de 960€ à 250€.
Une fois cette entreprise revendue à Amaltéa, Emiel signe un contrat avec Riblaire en France, ainsi que deux autres fermes (3 en tout) pour vendre 3 millions de litres.
Aujourd’hui son business en France continue avec sa nouvelle entreprise « Melkweg ». La livraison de son lait est passé de 3 à 35 millions de litres de litres avec 35 fermes. Il n’y a donc pas eu de baisse de la quantité du lait aux Pays-Bas mais bien une augmentation du prix. Cela ne suffit pas pour rendre la filière attractive. L’entreprise a différents objectifs pour l’avenir comme expérimenter le potentiel allemand, car il n’y a pas de laiteries en Allemagne, ainsi que le marché belge.
Les perspectives à long terme pour les éleveurs vont être d’avoir un meilleur prix mais avec un coût de production qui augmente.
L’après-midi, Gérard Heerin, le président, nous a présenté l’organisation de l’interprofession néerlandaise du lait de chèvre.
L’interprofession existe depuis 2017. Le conseil d’administration est composé de 5 personnes : 2 de LTO, 2 de NGZO et 1, le président indépendant. Leur expertise se concentre sur la connaissance et l’innovation au niveau scientifique pour la laiterie et l’élevage. La cotisation correspond à 0,09€/100kg pour les éleveurs et 0,03€/100kg pour les collecteurs de lait (laiteries et coopératives). Ce qui fait un budget de 500 000€.
Il y a 18 collecteurs et transformateurs dans la filière laitière. (Le top 3 font à eux 70% de la production totale de lait de chèvre. Il s’agit de Bettine, Hasnnutria, Rowen.
Une exploitation caprine laitière moyenne correspond à
- 975 chèvres laitières et 320 chevreaux.
- 1,1 million de kilo de lait est produit en moyenne par année et par exploitation. (Une chèvre produit en moyenne 1 200 kg par chèvre en moyenne, ce qui est très élevé par rapport à la France.
- 2,5 hectares de terres
- 5,8 UGB/ hectare
- Stabulation libre sur paille

Jeudi 11 septembre
Pour terminer ce voyage d’étude avec cette troisième journée, nous sommes allés rencontrer l’entreprise Bettine-Emmi.
Bettinehoeve a été fondée en 1982 par un éleveur de chèvre qui avait des difficultés pour vendre ses fromages et à donc commencé à vendre du lait caillé à des entreprises belges et du Sud de L’Europe.
Elle travaille aujourd’hui avec 70 éleveurs pour 60 Ml. L’entreprise a ses propres camions de collecte.

Les principaux concurrents sur la poudre de lait de chèvre sont
- Dairy Goat Cooperativeen Nouvelle Zélande, notamment parce qu’elle bénéficie de droits de douane à 0 sur la Chine.
- Hasnutria est basée aux Pays-Bas mais risque d’être destabilisée en 2027 avec une baisse des producteurs.

L’après-midi, nous sommes allés visiter la ferme de Tonia et Théo Olislager, qui possède 4 000 chèvres. Nous avons pu constater de la qualité de vie des chèvres et de toute la bonne organisation de l’élevage.

Les Olislager ont 3 fermes avec 7 000 chèvres au total. Ils ont 11 employés en tout dont 2 pour l’administratif.
Les deux traites durent 9h chacune (6h à 15h la première et 17h à 2h du matin pour la deuxième). La durée de lactation est toute l’année.

Les mises bas ont lieu 1 fois par an dans cette ferme et les chèvres sont envoyées dans les autres fermes en lactation longue.
Un grand merci à tous pour votre accueil!!

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